LA TOTALE !

La communication dans notre pays est un phénomène difficile à comprendre. Qui la tient, qui la dirige, qui donne les ordres, qui manipule ? …et nous pourrions en rajouter.
Si nous nous arrêtons à la journée de grève interprofessionnelle et aux manifestations du 9 avril 2015, nous faisons le constat que les médias n’en ont pas dit un mot le 8 avril. Le 9 avril au soir, ce sont 30 secondes de commentaires qui étaient consacrées à cette action alors que les syndicats FO, CGT, FSU, SOLIDAIRES étaient suivis par 300 000 manifestants s’opposant au pacte de responsabilité et à la loi Macron.
Ah ! Ah ! Ne serait-ce pas justement parce que nous nous opposions à la loi Macron que l’on a voulu mettre en sourdine la voix des médias ? Mais non, bien sûr, la presse est libre !
Aujourd’hui, veille du 1er Mai, haro sur le syndicalisme divisé, ringard, inutile pour un Français sur 2. Trop de ponts en Mai alors que si l’on supprimait 2 jours de congés en Mai on créerait 100 000 emplois, dixit Gattaz. Tiens, un discours que l’on avait entendu précédemment, tenu par le chef du MEDEF qui indiquait qu’avec la mise en oeuvre du pacte de responsabilité, il allait en créer 1 000 000.
Chacun pourra constater les chiffres du chômage qui, hélas, augmentent chaque mois pour toucher plus de 3 500 000 personnes.
Le syndicalisme attaqué aujourd’hui dans un soi-disant sondage serait inutile pour 50 % des Français.C’est bizarre, car cela rejoint l’expression d’un certain Monsieur Gattaz alors patron du MEDEF et père de celui d’aujourd’hui qui disait que le syndicalisme était une araignée qu’il fallait écraser avec le talon.
Finalement, l’histoire ne se réécrit pas, elle se prolonge.
Les sondages sont particuliers, ils sont détestables pour le syndicalisme avec 45 % de Français qui le considèrent utile dans le même temps où avec 16 % de Français satisfaits du Président de la République, on en fait pas une montagne.
C’est bizarre, on trouve qu’il y a trop de ponts en Mai dans le même temps où un Ministre, reçu sur une radio ce matin, indiquait que pour avoir un patron aujourd’hui c’est compliqué car ils sont tous en vacances.
C’est bizarre également, que l’on ne fasse pas une montagne du taux d’abstention à l’occasion des élections de toute nature au cours des dernières années alors qu’il y aurait beaucoup de choses à dire sur ce phénomène.
Le sempiternel pourcentage de syndiqués qui serait de l’ordre de 9 % alors que l’on ne dit pas un mot du pourcentage d’adhérents aux différents partis politiques.
Au fait, au lieu de faire continuellement référence au syndicalisme allemand par rapport au syndicalisme français, les sondeurs devraient faire état du syndicalisme obligatoire en Allemagne et des cotisations prélevées directement sur la feuille de paie.
Décidément, nous ne rencontrons pas les mêmes personnes dans les syndicats et chez les sondeurs. Dans les syndicats, nous voyons chaque année des milliers de personnes qui s’adressent à nous parce qu’ils sont licenciés, qu’ils font appel à nos secteurs juridiques ou dans les entreprises touchées par les plans sociaux où nos militants se battent sans relâche pour éviter le pire. Ce sont des salariés, des retraités, des chômeurs qui nous consultent chaque jour pour faire respecter le code du travail ou qui s’appuient sur nos actions pour faire respecter les conventions collectives, les statuts.
Les sondés, en nombre restreint, ne seraient-ils pas finalement aujourd’hui…des patrons, car le sondage est fait par Opinion Way pour BFM Business et pour le Figaro-Axys !

Paris, le 30 avril 2015

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