Le salaire de la peur : 3 morts par jour (extrait du journal de l’UD FO 91)

Dans le rapport annuel de l’Assurance Maladie 2023, sur les risques professionnels, on y apprend que 1287 décès étaient liés au travail (2023), soit plus de 3 par jour.
Soit une augmentation de 60 par rapport à 2022 (+4,9%)
Pour mémoire, il y avait 520 décès en 2016, avant les ordonnances Macron du 22/09/2017.
Pour 2023, il y avait 759 accidents du travail, 332 accidents de trajet et 196 maladies professionnelles.
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L’INRS a sorti une étude, en décembre 2024, sur les malaises mortels au travail : l’INRS pour mieux comprendre leur origine (entre 2012 et 2022). Un outil essentiel pour mettre en place une « prévention »… mais par qui ?
Il en ressort que parmi les principaux facteurs de risques, on y retrouve notamment :
les risques psychosociaux (RPS) ;
les horaires atypiques, le travail de nuit et/ou posté pouvant être associés à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires ;
les postures sédentaires : l’INRS rappelle que le manque d’activité physique est considéré par l’OMS comme le 4e facteur de risque de mortalité prématurée ;
les ambiances thermiques (exposition au froid ou à la chaleur) ;
le bruit : une étude SUMER de Santé Publique France de 2016-2017 a notamment montré qu’une exposition au bruit supérieure à 80 dB avait un effet sur le système cardiovasculaire ;
les polyexpositions, soit l’exposition simultanée à plusieurs facteurs de risques (par exemple, le froid et le bruit).
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Les gouvernements, les patrons connaissent cette situation mortifère. En plus de l’INRS et la Sécurité Sociale, il y a un compte X – Accident du travail : silence des ouvriers meurent (@DuAccident), dont l’administrateur est Matthieu LEPINE auteur de « L’Hécatombe invisible » Edition du Seuil. Ce compte répertorie 30 morts au 12 février 2025, le dernier étant un cordonnier de 69 ans, mais aussi que depuis le mois de juin 2024, l’académie (enseignement) de Normandie dénombre 9 suicides et 3 tentatives…
Depuis ce compte, le ministère du travail est souvent interpellé… Ils savent !
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N’oublions pas que tous les accidents du travail ne sont pas mortels, ils peuvent aussi engendrer des amputations et augmenter le nombre de personnes handicapées.
Il n’y aura pas de prévention efficace si les moyens pour le faire ne sont pas renforcés.
La non assistance à personne en danger est un crime !
« La France est souvent présentée comme le mauvais élève européen en matière d’accidents du travail. Elle affichait en 2019 un taux d’incidence de 3 425 accidents non mortels pour 100 000 travailleurs, le plus élevé de l’Europe, loin devant le Portugal et ses 2 681 accidents. Elle figurerait pourtant parmi les pays les plus rigoureux en matière de déclaration d’après la récente mise à jour de l’étude d’Eurogip, l’observatoire européen formé au sein de l’Assurance maladie – risques professionnels. » comme l’indiquait l’INFO MILITANTE « Accidents du travail : de la difficulté de chiffrer leur sous-déclaration en Europe… »,
LA RÉALITÉ EST DONC PLUS GRAVE
Le journal « le Syndicaliste » est en ligne :
https://www.udfo91.fr/download/le_syndicaliste_fo_91/Journal-mars-2025-BD.pdf
STOP – Il y a danger de mort !
Il est plus que temps :
[ de rétablir une véritable médecine du travail avec des visites annuelles, les CHSCT avec toutes leur prérogatives, …
[ de renforcer les effectifs et les moyens des inspecteurs et controleurs du travail, les effectifs de la CRAMIF (CARSAT), l’INRS,
Et pour que cesse cette hécatombe, tous les moyens nécessaires doivent être mis en œuvre, dont la retraite à 60 ans et la préretraite pour les métiers dangereux… et l’arrêt des horaires atypiques (en dehors des services d’urgences).
1 287 décès tous sinistres confondus en 2023 (60 décès en plus par rapport à 2022)