Après avoir candidaté pour que les plus précaires des essonniens soient des rats de laboratoire des travaux obligatoires, c’est fait l’Essonne fait partie des 47 départements ( les 29 nouveaux dont l’Essonne depuis mars en plus des 18 premiers) où sera « conditionnée » à l’obligation d’effectuer une activité de 15 à 20 heures par semaine pour obtenir leur allocation RSA.

Oui, en France des travailleurs ne percevront pas de salaire, mais une allocation.

Le salarié vend sa force de travail contre un salaire versé par son employeur. C’est la relation normale qui est écornée par cette mise en place de STO (Service du Travail Obligatoire).

Là le travailleur n’est pas salarié. Il perçoit une allocation versée par l’Etat (nos impôts) contre sa force de travail offerte à un « employeur ».

Quelle aubaine, on avait les temps partiels qui ont une durée minimale de travail fixée à 24 heures par semaine (sauf dérogation conventionnelle) et là on peut faire travailler « gratuitement » en dessous de ce seuil sans dérogation conventionnelle.

Pour mémoire de nombreux salariés en temps partiels imposés rémunérés au SMIC bénéficient du RSA. Ils sont pourtant salariés, mais si mal payés qu’ils sont en dessous du seuil de pauvreté, donc l’Etat complète la rémunération. N’oublions pas qu’étant donné que ces salariés sont en dessous de 1,6 fois le SMIC, l’employeur bénéficie d’allègement de cotisations sociales (celles qui financent notre protection sociale collective). Ces cadeaux n’ont que trop duré.

En réalité, toutes personne occupée dans une entreprise (ou autre) n’arrive pas avec son activité, c’est bien l’activité de l’entreprise qui l’occupe, ça n’est pas une nouvelle activité. Le cadeau consiste à casser la relation professionnelle et diminuer le coût du travail.

Normalement, « ces 15 à 20 heures d’activité ne peuvent pas être du travail bénévole réalisé en dehors du cadre du code du travail. Il peut s’agir notamment :

  • d’une immersion en entreprise pour affiner son projet professionnel ;
  • de l’obtention du permis de conduire ;
  • de la réalisation de démarches d’accès aux droits ;
  • de la participation à des activités dans le secteur associatif. »

Attention, dans le milieu associatif, il y a une réelle activité salariée, nos camarades de l’Action Sociale le savent mieux que personne. Secteur mal payé où l’on retrouve des salariés en dessous du seuil de pauvreté.

Le pompon serait d’utiliser des bénéficiaires du RSA pour la distribution de colis alimentaires pour les plus défavorisés… Ils pourraient peut-être éviter de faire la queue pour repartir avec un. S’il en reste suffisamment pour eux…

Quant à l’immersion en entreprise, ce sont parfois des contingents de personnes sans statut qui travaillent côte à côte avec des salariés de l’entreprise accueillante pour faire le même travail. Le principe « à travail égal, salaire égal » est remis en cause.

C’est bien du travail bénévole si l’on ne perçoit pas un salaire et toutes les rémunérations : protection sociale et autres dont bénéficient les « collègues » des secteurs qui utiliseront ses victimes de la politique gouvernementale.

Tout travail mérite salaire et non l’aumône.

Pour FO, c’est un vrai travail contre un vrai salaire qu’il faut pour que le chômage diminue et pour que notre protection sociale soit financée comme il se doit.

La stigmatisation des plus pauvres et la paupérisation par la radiation en masse des chômeurs n’arrangera rien à la situation sociale catastrophique amplifiée par les gouvernements successifs. Les annonces du premier ministre démontrent qu’ils ne veulent rien arranger, au contraire.

Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes en renforçant les syndicats pour construire un réel rapport de force qui ne doit pas se limiter à des processions.

Seule la démonstration que sans nous, ça ne peut pas fonctionner, c’est-à-dire la grève, pourra inverser la tendance.

– R S A –

Le montant mensuel de l’aide pour une personne seule et sans ressources est de 635,71 euros par mois (avril 2024).

Le montant de l’aide RSA dépend à la fois de la situation familiale et des revenus du travail.

LA VISION DU DEPARTEMENT de l’ESSONNE SUR LE RSA

Le Revenu de solidarité active (RSA) assure à ses bénéficiaires des moyens convenables d’existence, aide à lutter contre la pauvreté et soutient l’insertion sociale des allocataires. Par ailleurs, grâce à son « Pack sortie RSA », le Département accompagne les bénéficiaires du RSA vers le retour à l’emploi.

https://www.essonne.fr/sante-social-solidarite/adultes-en-insertion/insertion-et-emploi/revenu-de-solidarite-active-rsa


Le LAROUSSE donne dans sa définition du mot CONVENABLE des éléments qui tombent à pic :

« Dont la qualité, la valeur est suffisante sans être remarquable : Un salaire à peine convenable.

Contraires : mauvais – misérable – piètre – pitoyable – ridicule ».

POUR MÉMOIRE !

Le seuil de pauvreté est fixé par convention à 60 % du niveau de vie médian de la population. Il correspond à un revenu disponible de 1 158 euros par mois pour une personne vivant seule

En résumé vivre en dessous du seuil de pauvreté serait CONVENABLE…

FO ne partage pas cette vision qui démontre que le Département n’a aucune connaissance réelle de la situation de misère subie par les allocataires.

Qu’ils viennent vivre avec un RSA.

Extrait du journal de juin 2024 :

https://www.udfo91.fr/download/le_syndicaliste_fo_91/Journal-juin-2024-BD.pdf