SNUDI FO 91 : Lettre ouverte aux collègues des écoles de l’Essonne, aux parents d’élèves ainsi qu’aux élus
Mesdames, messieurs,
Depuis des années, l’école publique subit des :
– suppressions de postes de remplaçants, ce qui entraîne des journées d’enseignement perdues pour nos élèves, qui sont répartis dans les autres classes quand les parents n’ont pas pu les garder chez eux. Il y a des centaines d’absences justifiées, non remplacées depuis septembre 2023 dans les écoles publiques de
l’Essonne. Cela impacte considérablement les conditions de travail des enseignants et des AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap), et directement les conditions d’accueil et
d’apprentissage des élèves.
– suppressions de postes de RASED (réseaux d’aide spécialisée aux élèves en difficulté), ce qui prive les élèves en difficulté de l’aide précieuse que pouvaient leur apporter les enseignants spécialisés qui les prenaient en petits groupes, et celle des psychologues scolaires qui travaillaient également avec les parents.
– pénuries de postes d’AESH, qui ne sont pas attribués ou se retrouvent ballottés entre plusieurs élèves à saupoudrer leur aide dans l’incohérence et sans le suivi nécessaire, toujours dans la précarité et avec des salaires indécents.
– suppressions de postes d’enseignants (adjoints), ce qui entraîne des fermetures de classes, les effectifs par classe concrètement ne baissent pas, même si la moyenne comptable semble l’indiquer.
Depuis 2017, le ministre Blanquer a supprimé 7900 postes d’enseignants dans les collèges et lycées, le ministre Ndiaye a supprimé 2000 postes d’enseignants à la rentrée 2023, le ministre Attal a supprimé 650 postes pour la rentrée 2024, soit un total de 10550 postes de moins en 7 ans.
Heureusement que l’Education Nationale est la priorité de ce gouvernement et de ce président !
À cette pénurie organisée de personnels pour réduire les coûts, s’ajoute une inclusion scolaire systématique, forcée, sans respect des besoins des enfants ; ce qui génère détresse, souffrance et maltraitance des élèves comme des personnels.
En effet, par manque de places en ULIS et dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux (IME, ITEP, SESSAD, SATED, CMP…), les élèves sont scolarisés dans des conditions inadaptées à leurs besoins notifiés par la MDPH/MDA.
Cette situation a comme conséquence une triple maltraitance morale, physique et psychologique :
– Maltraitance pour les élèves en situation de handicap et leur famille, dont les droits sont bafoués, qui sont privés de conditions d’apprentissages adaptées et des soins nécessaires, et se retrouvent en grande souffrance, ou bien s’enfoncent dans leurs difficultés. Certains sont des dangers pour eux-mêmes ou pour les autres élèves.
– Maltraitance pour les autres élèves dont la sécurité et le bien être ne peuvent parfois plus être assurés par leurs enseignants et AESH démunis et impuissants.
Lettre-ouverte-SNUDI-FO-91-pour-collegues-parents-et-elus-26-MARS-2024-.pdf